Dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, Octave pénétra dans les ruines gelées. Le sol était jonché de débris pierreux et d'éclats de verre. Le premier corps qu'il vit était celui de l'évêque. Sa tunique bordeaux était fendue de l'épaule droite au bassin, et si le froid ne mordait pas si fort, le sang coulerait encore. Octave enjamba plusieurs cadavres étêtés, leurs sangs mêlés avaient formés une flaque rougeâtre aux reflets givreux. La botte de l'inquisiteur broya la main de l'un des apôtres. Il n'eut aucun mouvement de recul en voyant le corps d'un prêtre pendu à la seule poutre encore debout par une chaîne de fer rouillée. Sur l'autel, seul partie de l'église encore intacte, si ce n'est une fissure sur tout le long du laraire, étaient posées plusieurs têtes. Celle du milieu était maintenue au granit par un long couteau. Il avait été planté avec tant de force que la pierre s'était fendue.
Octave craignait l'oeuvre d'un dieu païen, la brutalité laissait présager l'oeuvre d'un culte de Fenris. L'inquisiteur quitta les ruines après avoir disposé l'un de ses ingénieux systèmes de purification. Il fit dans pas dans la neige, et le système se mit en marche. Un sifflement aigu retentit, et les ruines s'embrasèrent. En quelques secondes, les flammes moururent d'elles-même. Octave retourna sur ses pas, et vit son oeuvre: la terre non brûlée avait la forme d'une croix blanchâtre au milieu du sol calciné. Quittant les lieux, il se mit à la recherche d'un piste quelconque. Son armure bénie répandait une douce chaleur qui faisait fondre la neige sous ses pas et les flocons avant qu'ils n'atteignent son crâne ou la cape reposant sur ses épaules. Il repéra immédiatement les traces de pas de plusieurs personnes, trois au minimum. Ils marchaient pied nus, ils devaient donc avoir une allure lente. Ce qui l'interpella le plus furent les traces de de pas d'un loup ou deux qui devaient sans doute les guider. Après tout, il était sur les traces de cultistes de Fenris, le Loup. Octave se mit en route.
Après plusieurs heures de marche, il avait perdu les traces des hérétiques, mais ayant aperçu un village dont l'un des batîments était en feu, il décida d'aller y trouver refuge. Alors qu'il franchissait l'entrée de la ville, à première vue déserte, le vent se tut, la neige cessa de tomber, et un homme appela:
"Monseigneur, par ici."
Octave leva la tête et aperçu, dans l'entrée d'une minuscule église, un prêtre à la robe de bure entachée de sang qui le saluait:
"Je vous en supplie, monseigneur, ils risquent de revenir à tout moment, venez-vous abritez dans mon église."
Octave entendit des hurlements sauvages de loups enragés. On ouïe très fine lui permit de repérer la présence de plusieurs humains. Il se précipita vers le prêtre, et entra à sa suite dans l'église. Ensemble, ils refermèrent la porte et mirent une poutre pour la bloquer. Dehors, les aboiements retentissaient, et des voies hurlaient des insultes dans leur langue barbare. Octave se retourna, et serra la main de son hôte.
"Je suis Octave", déclara t'il.
Le prêtre s'agenouilla brièvement. L'inquisiteur ressentait chez lui une aura très particulière. Mais il n'eut pas le temps d'y prêter plus d'attention, car la porte fut ébranlée par un coup violent. Un deuxième coup suivi, et Octave vit une fissure apparaître sur le battant de bois. Au troisième coup, les sauvages hurlaient "munkki", et ce fut une révélation pour Octave qui avait dû apprendre cette langue barbare. Il demanda au prêtre:
"-Ces fous furieux répètent le mot "moine à longueur de temps. C'est après vous qu'ils en ont, n'est-ce pas?
-J'ai...oui, vous avez raison. J'ai tué l'un des leurs.
Octave comprit pourquoi cette église dégageait une odeur et une lumière très particulière. Les inquisiteurs de l'Ordo Hereticus avait une perception hors du commun, tout en nuance de son, de lumière et d'odeur. Il pouvaient, d'un simple coup d'oeil, voir ce qui était bon ou mauvais. Le prêtre avait une odeur de neutralité, il avait perdu la Foi. Le batîment, quant à lui, avait perdu de sa superbe en même temps que la clarté d'un véritable lieu saint. Octave tempêta:
"-D'où tenez-vous le droit d'ôter la vie à des créatures de Dieu? Si les inquisiteurs existent, c'est pour ne pas salir les mains d'hommes pieux comme vous. En tuant cet impie, vous êtes quasiment devenu comme eux "dit il en désignant la porte," Vous connaissez les conséquences, n'est ce pas?
-Je ne l'ai fait que pour sauver ma vie ainsi que celle des gens qui ont confiance en moi. Pour sauver des vrais fidèles, ça en vaut bien le sacrifice...
-Des fidèles dont vous ne faîtes plus partie.'Tu ne tueras point' dit Dieu à Moïse."
Le prêtre commençait visiblement à s'inquiéter. Il sentait énormément la peur, mais Octave n'entendait pas dans les battements de son coeur la culpabilité qu'aurait dû ressentir un vrai croyant en tuant. C'était la mission d'Octave d'éliminer l'hérétique, c'est pourquoi il dégaina sa bâtarde. Le prêtre se précipita vers la porte et tenta de lever la poutre. Derrière, les voix s'étaient arrétés, et même les loups n'osaient plus emettre le moindre son, car l'aura d'un inquisiteur en colère avait un effet très oppressant sur les animaux. Octave déclara gravement:
"Tenterais-tu de fuir la justice divine dont je suis l'outil?"
Le prêtre tenta tant bien que mal de nier cette accusation, mais il éprouvait tellement de peur que ses mots se perdirent dans sa gorge. Il regarda l'inquisiteur, mais ses yeux pitoyables rencontrèrent le regard d'acier d'Octave. Ce dernier invoqua la Trinité et frappa: sa lame pénétra sans difficulté la cage thoracique du traître ainsi que la porte de bois. Alors que la vie quittait le corps du prêtre, la lumière sembla revenir dans ce lieu. En un mouvement et ayant ressenti un étrange sentiment, il retira sa lame et l'essuya sur la toge du cadavre.
La porte craqua soudain, et trois personnes apparurent dans l'église, suivies de trois loups. Un des hommes avaient la démarche d'une bête sauvage, et il rugit avant de se jeter sur l'inquisiteur. Celui-ci esquiva la charge et abattit son épée dans le dos de son adversaire. L'arme resta fichée dans le corps du païen, qui s'effondra. Dans ce lieu saint, les hérétiques semblaient particulièrement lent aux yeux d'Octave. Même les loups se mouvaient lentement. L'inquisiteur se jeta sur la première bête et lui inséra ses deux mains dans la gueule. Les mâchoires se refermèrent, sans entailler le moins du monde la couche de plate bénie des gantelets. Octave ouvrit la gueule de la bête jusqu'à lui arracher la mâchoire inférieure/ L'animal s'effondra, et ses jappements mirent en fuite ses congénères. Octave, en un geste fulgurant, lança une dague de jet sur l'un d'eux, qui fut touché en pleine course et qui glissa sur le sol gelé avant de finir sa course contre un mur. L'autre loup disparut du champ de vision de l'inquisiteur. Mais celui-ci se jetait déjà sur un hérétiques, et en un mouvement à peine visible, dégaina son coutelas et fit jaillir le sang de la gorge de son adversaire. Une odeur très maléfique se répandit soudain dans les narines de l'inquisiteur, qui se retourna. Il vit le viking qui se déplaçait ver lui, l'épée bénie à la main.Il avait enroulé le manche d'un ruban de couleur bleue pâle, et sa blessure avait cessé de saigner. Derrière le mécréant, la croix était en train de brûler, et l'église perdit en un instant toute sa luminosité divine. Seule la porte défoncée donnait de la lumière et ce fut grâce à celle-ci qu'Octave vit venir l'hérétique dans son dos. Sans même jeter un coup d'oeil par dessus son épaule, il frappa à quatre reprise, le front, l'épaule droite, gauche puis le sternum. De ces blessures jaillirent le sang et les pêchés du viking, son âme prit le chemin du Paradis. Octave sentait peser sur lui une force maléfique. Le viking apparu devant lui, et déclara:
"-Hyvästi, inkvisiittori
-Garde pour toi ta langue maudite" Rugit Octave.
Il se jeta en avant, et ressentit une vive douleur dan son estomac. Sa propre épée venait de lui passer à travers le corps. Mais la douleur ne fut que fugace, car l'âme sainte de son arme s'évapora pour soigner la plaie, et la lame fondit pour reconstruire l'armure. Octave déclara d'un rire franc:
"tu ne peux me tuer avec mes armes, elles sont des fragments de mon corps et de mon esprit."
Il attrapa le viking par les cheveux et l'approcha de son visage. Il lui mit un coup de tête si violent que son adversaire s'effondra par terre. Triomphant, Octave sortit d'une de ses bourses de cuir une fiole emplie d'un liquide de couleur bleutée. Ce liquide dégageait une lumière aveuglante pour le viking dont les yeux se fermèrent. Après avoir asséné un coup de botte dans les côtes de l'hérétique, Octave versa quatre gouttes de la fiole sur le front de l'impie. Les gouttes se dispersèrent jusqu'à former quatre branche rayonnante d'une croix latine. Le viking se débattit furieusement d'abord, puis d'un coup, s'immobilisa.
Le silence et la sérénité retombèrent sur les lieux.
Sujet: l'inquisiteur bis 
Dim 19 Oct - 13:45
... tu as utilisé toute l'inspiration pour le texte et tu n'en as pas gardé pour le titre
