Bon alors là ça va saigner grave^^
Octave s'approcha de la demeure en bois. Il avait marché à la recherche de cet animal pendant trois jours et trois nuits. Sans doute la bête s'était elle perdu dans la forêt, toujours était il qu'il avait suivi ses traces sans arrêt, ni repas ni sommeil, si ce n'est un lapin abattu d'un coutelas dans le poitrail. Il avait englouti le rongeur cru, après l'avoir dépioté au préalable, et avait ensuite repris la route. Il était à présent sur le seuil de la baraque. Une hache de bucheron était accroché au mur, au dessus d'un tas de rondins. Le lierre envahissait le mur de bois, aucun entretien n'était accordé à ce batîment . Dans cette nuit sans lune et cet univers sombre qu'est une clairière, la toge blanche faisait de l'inquisiteur un être exceptionnel. Et il l'était, évidemment, l'Ordo Hereticus était réservée à l'élite de l'élite, et Octave dominait les membres de l'organisation de façon stupéfiante. La bête qu'il recherchait était un hérétique, un vil païen, un animal sanguinaire au nom plus qu'éloquent: Kobal. Ce nordique de 29 ans était accusé d'avoir incendié un cloître et brûlé de cette manière vingt-sept frères. Leurs cris résonnaient encore dans l'esprit divin, donc dans celui d'Octave aussi. Il frappa à la porte de son gantelet de plate, pièce très ouvragée d'une armure forgée au vatican, et des pas retentirent à l'interieur.
La porte s'entrebailla, et un trait de lumière éclaira le visage balafré d'Octave. Une tête aux cheveux et à la barbe d'argent apparut. Deux yeux d'un bleus profond scrutèrent l'homme sur le seuil, puis, quand le vieillard compris la condition de son visiteur, il tenta de refermer la porte. Mais Octave fut plus rapide, et il mit son gantelet entre le battant et l'embrasure, le bois de la porte craqua, et l'inquisiteur l'envoya voler d'un coup de pied. Par instinct, le vieil homme s'était écarté, et la planche de bois retomba au sol dans un bruit fracassant. Les yeux de l'ancêtre étaient marqués par la peur, et il regardait tour à tour le visage terrifiant du chasseur de démon et la fourche posée contre le mur intérieur est. Octave l'attrapa par le col et le projeta sur la chaise. Le vieil homme supplia:
-Pitié, je prie Dieu tous les jours!
-Ne tente pas de me faire croire que tu es pieu, il n'y a pas d'eglise à proximité, tu ne vas jamais à la messe!
-Je vous en supplie, pardonnez moi, Sieur Octave.
Le visage de l'inquisiteur s'illumina lorsqu'il entendit son nom.
-Je vois que je suis connu chez mes ennemis.
-Je ne suis pas votre ennemi, je vous le jure!
-Dans ce cas, dit-moi où est parti Kobal, païen et meurtrier?
-Je ne sais rien sur lui.
Le coutelas jailli de son étui dans la manche dans un bruit cristallin. Octave reprit, douceureux:
-Où est t'il?
-Vers l'est, je l'ai vu passer à la fenêtre, il m'a volé une poule!
-Bien, Bien...
Souriant nerveusement, le vieillard demanda:
-Allez-vous m'épargner?
Octave lui rendit son sourire, et d'un geste vif, lui trancha la gorge dans une gerbe de sang. Le vieux s'effondra, et l'inquisiteur prit le chemin de l'Est.
En sortant, il purifia la maison et le mal par le feu, et quitta l'odeur de moisissure qu'il avait senti en arrivant. L'ancien avait fait deux erreurs: la première avait été de lui fermer la porte au nez, la deuxième de ne pas l'avoir fait assez vite.. Il savait que Kobal n'était pas loin, il sentait son odeur de païen qui flottait dans l'air. En pleine nuit, il s'était enfoncé dans l'obscur forêt, malgré tout éclairé par le feu de joie qu'il venait de produire. Tout autour de lui, les animaux rendaient l'atmosphère angoissante. Octave ne craignait rien, il était sur ses gardes, à l'affut du moindre son humain. Un simple cliquetit metallique, imperceptible pour l'oreille du commun des mortels, permit à Octave de repérer sa proie. Celle-ci, se sachant vue, sauta sur l'inquisiteur et frappa le crâne de sa hache. Le bras d'Octave, sûr, attrapa le manche de l'arme avant que celle-ci ne tranche sa tête. La seconde arme de Kobal, un poignard, frappa le chasseur de démon à l'estomac. La lame ripa, et le main libre d'Octave vint percuter le pectoral droit de l'hérétique.Kobal vola s'ecraser contre un arbre, mais à cause de ses faux dieux, il sembla ne rien sentir et se jeta de nouveau sur l'inquisiteur, une nouvelle hache à la main. Octave dégaina sa batarde, et d'une main, para de nouveau l'arme de son adversaire. Il connaîtrait la victoire, Dieu était avec lui. Mais la bête aussi avait ses dieux, et il cria:
-Pour Surtur!
Sa vitesse en sembla doublée, et si Octave n'avait pas eu sa sainte armure, la hache lui aurait tranché l'épaule. Trois attaques furent bloquées par la cuirasse de plate, et à la quatrième, Octave comprit. Il attrapa avec une agilité inouïe son adversaire par le cou, et tandis que le nordique tentait, en vain, de trancher le bras qui l'oppressait, l'inquisiteur frappa une, deux, trois fois le visage pâle qu'il tenait à bout de bras. Kobal s'effondra, il n'eut pas le temps de supplier, comme le faisait les autres cibles de l'inquisiteur, car la botte de plate écrasa les côtes, un rein et un poumon et demi du viking. Octave arracha le coeur, y planta son coutelas, et déclara, heureux:
-Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen!